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Œuvres choisies

Icône représentant le Christ

Icône représentant le Christ
© Musée des antiquités de la BA / C. Gerigk

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débarras

Icône représentant le Christ

Catégorie :
Objets religieux ou cultuels, icônes
Date :
1748
Lieu de découverte :
Haute Egypte, Le Caire, Le Vieux Caire (Église de l'Anba Shenouda)
Matière(s) :
Matière organique, bois
Longueur :
70 cm;
largeur :
56 cm
Où trouver? :
débarras


Description

Icône représentant le Christ, assis sur le trône de sa gloire, et entouré des symboles des quatre évangélistes : la figure de l’homme attribuée à saint Matthieu ainsi que celles du lion à saint Marc, du taureau à saint Luc et de l’aigle à saint Jean. Le Christ tient en main un livre ouvert et au-dessus de sa tête est inscrit en encre rouge « Que Dieu compense celui qui a souffert ». Réalisée par les artistes Ibrahim Al-Nassekh et Yuhanna Al-Armani, cette icône date du XVIIIe siècle de notre ère.

Les icônes

Le terme icône, du grec εἰκών, signifie « image » ou « portrait ». A la différence des autres peintures murales, il désigne une image peinte sur une planche en bois, représentant soit un portrait, soit une scène de personnages. De diverses techniques ont été appliquées dans la réalisation de ces icônes, dont la réalisation sur une toile tendue sur du bois. Mais de manière générale, les icônes étaient peintes sur des panneaux de bois plats, recouverts d’une couche de gesso (un enduit à base de plâtre et de colle animale). Les premières icônes étaient réalisées selon la technique de l’encaustique (en utilisant la cire comme liant pour fixer les pigments) et celle de la tempera (en les mélangeant avec le jaune d’œuf).

Le sens et les fonctions des icônes

Cultuelles par leur signification, les icônes jouent un rôle didactique efficace dans la vie liturgique de l’Eglise. Elles constituent un livre sacré ouvert écrit dans un langage polychrome simple, et une représentation figurative d’un homme pieux sanctifié après sa mort. Les icônes ont commencé à recevoir des gestes rituels, non seulement de la part des prêtres, mais elles sont devenues largement vénérées par l’ensemble des fidèles.

Les thèmes des icônes

Les icônes sont des œuvres vénérables de l’art copte qui enseignent les dogmes chrétiens. Leurs thèmes se sont donc diversifiés représentant la naissance du Christ, son baptême, l’entrée à Jérusalem, la Cène, la crucifixion du Christ, l’Ascension et la victoire du Christ. Il existe également des icônes représentant la Vierge Marie (Théotokos) portant son fils dans ses bras, outre les icônes d’anges et de saints des différentes époques, telles celles de l’archange Michel et de saint Georges.

Le langage des icônes véhicule, à travers les symboles et les formes, les thèmes bibliques de l’Eglise, alors que leur contenu permet d’expliquer un sujet particulier. Les icônes coptes sont la manifestation d’une créativité artistique empreinte du symbolisme.

L’évolution de l’art des icônes et de ses thèmes

L’art des icônes remonte aux trois premiers siècles de notre ère. Au début, les icônes chrétiennes égyptiennes ont présenté des éléments empruntés à la religion de l’Egypte antique et ont mêlé des influences grecques et égyptiennes pour représenter les réalités chrétiennes. L’histoire des icônes peut être divisée en trois périodes qui, malgré leur chevauchement, donnent un aperçu de l’évolution de l’art des icônes.

1. Période des symboles

Les symboles étaient largement utilisés au IVe siècle de notre ère, tels que Jésus sous l’aspect du bon pasteur, les initiales du nom grec du Christ (XP) sous forme de croix, outre le poisson (ichthus), du grec ancien ΙΧΘΥΣ, acronyme de la phrase Iησοῦς Χριστóς Θεοῦ͑ Υἱός Σωτήρ (Iesous Christos Théou Uios Sôter) qui signifie en français « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur ».

2. Période des icônes de la Bible

La première Eglise a utilisé des icônes représentant des thèmes bibliques à des fins didactiques. Les icônes sont devenues alors un langage général compréhensible pour tous.

3. Période des icônes eschatologiques

Certains philosophes, s’étant convertis au Christianisme, se sont préoccupés par la parousie, ce qui a porté les croyants égyptiens à mener une vie monastique ou ascétique dans l’attente de sa venue. Les icônes, fort imprégnées alors d’un courant eschatologique, ont commencé à représenter Jésus assis sur son trône dans les cieux, les martyrs et les saints parés de l’auréole de gloire, et les anges.

Les icônes se sont considérablement développées durant les XVIIe et XVIIIe siècles, et sont devenues intrinsèquement liées aux rituels religieux. Nombre d’artistes d’une envergure artistique et religieuse exceptionnelle ont émergé, à l’instar d’Ibrahim Al-Nasikh et Yuhanna Al-Armani Al-Qudsi qui ont créé leur propre école d’art, où se sont formés plusieurs artistes qui se sont inspirés de leur style artistique. Par ailleurs, les icônes portaient des signatures et des inscriptions dans les deux langues copte et arabe. Celles-ci sont encore conservées dans les églises coptes.

Les caractéristiques de l’art des icônes coptes

L’art copte en général, et les icônes en particulier, se caractérise par la représentation de visages démesurément larges et ronds, entourés d’auréoles dorées et dominés par des yeux ronds aux contours précis. Stylisé, le corps est disproportionné par rapport au visage aux traits simplifiés et au volume sensiblement augmenté. L’art copte s’abstenait de toute tentative de représentation en perspective tridimensionnelle. Les traits des visages des personnages représentés sur les icônes coptes reflétaient en général la simplicité, la docilité et la piété.

L’emplacement des icônes

Dans les églises coptes, les icônes sont généralement placées au-dessus de l’iconostase, cloison en bois qui sépare la nef du sanctuaire, ou y sont accrochées. Elles jouent un rôle important dans la liturgie orthodoxe, notamment durant les fêtes et les cérémonies.


Ces informations sont sujettes à modification ou mise à jour en réponse aux exigences de la recherche continue.

Bibliographie
  • Zahi Hawass, ed., Bibliotheca Alexandrina: The Archaeology Museum (Cairo: The Supreme Council of Antiquities, 2002): 122, 124.
  • H. Hondelink, ed., Coptic Art and Culture, preface by Gawdat Gabra (Cairo: Shouhdy Publishing House, 1990).
  • Linda Langen and Hans Hondelink, “Icons”, in The Coptic Encyclopedia, edited by Aziz Suryal Atiya, vol. 4 (New York, NY: Macmillan, 1991).
  • Mona Serry, ed., Bibliotheca Alexandrina: Antiquities Museum, introduction by Ismail Serageldin (Alexandria: Bibliotheca Alexandrina. Antiquities Museum, 2015): 174-175, 327.
  • حكمت محمد بركات، جماليات الفنون القبطية (القاهرة: عالم الكتب، 1999).
  • عزت زكي حامد قادوس، ومحمد عبد الفتاح السيد، الآثار والفنون القبطية (الإسكندرية: دار المعرفة الجامعية، 2000).
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