Catégorie :
Mobilier funéraire, pierres tombales
Date :
Époque islamique, Époque Mamelouke, Période burjite, 8ème siècle apr. J.-C.
Lieu de découverte :
Basse Egypte, Alexandrie (Rue El-Bardissi, El-Nabi Daniel)
Matière(s) :
Pierre, marbre
Longueur :
35 cm;
largeur :
50 cm
Salle :
Antiquités islamiques, vitrine 26
Description
Pierre tombale en marbre sur laquelle est gravé un texte en écriture coufique sans points, déroulée à l'intérieur d'un cadre décoratif simple dont le prolongement présente des formes triangulaires sans base. L’écriture, composée de treize lignes, se lit ainsi : « Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux, voici ce que témoigne « Abou ‘Aicha ben Muḥammad » : il témoigne qu’il n’y a de divinité que Lui et Il n’a point d’associé, que Muḥammad est le Serviteur et le Prophète de Dieu, paix et bénédiction d’Allah sur lui. Allah l’a envoyé pour tracer la voie à suivre et prêcher la vraie religion qu’Il élèvera au-dessus de toute autre croyance, dussent les idolâtres en souffrir, que l’Heure viendra, sans nul doute, et que Dieu ressuscitera ceux qui sont dans les tombes. Sur cela il a vécu, il est mort et il ressuscitera Si Dieu le veut. Qu’Allah accorde sa miséricorde à celui qui la demande pour lui. » La pierre tombale n’est pas datée, alors qu’on peut la dater en l’année 220 AH / 835 après JC, conformément à la date de la mort de la même personne marquée sur une autre pierre tombale trouvée pendant les excavations dans le même site.
Les pierres tombales
L’Egypte islamique s’est distinguée par l’abondance des pierres tombales retrouvées qui, en pierre ou en
marbre, étaient placées à la tête de la tombe révélant l’identité de la personne enterrée. Bien que les juristes musulmans
(fuqahā') aient été unanimes sur le fait que la tombe devait être sobre et ne devait pas porter d’inscriptions, certains n’ont pas adhéré à cette tradition musulmane. Devenant ainsi plus sophistiquées, les pierres tombales comportaient la
basmala, le nom de la personne enterrée, des mots à la louange de Dieu et la gloire de son prophète, la
chehada ainsi que la date de décès.
L’importance des pierres tombales
La principale valeur de ces pierres tombales réside dans le fait qu’elles permettent de retracer le développement de la calligraphie arabe sur pierre. Il existe plus d’une centaine de styles calligraphiques arabes, dont le coufique, le thuluth, le naskhi, le persan et le ruq’ah qui étaient cependant les plus utilisés sur les pierres tombales.
Les inscriptions sur les pierres tombales ont permis de suivre l’arabisation de l’Egypte islamique. Sur la plupart de celles datant des deux premières siècles de l’Hégire, qui ont été découvertes à Assouan et à Fostat, le nom du défunt était suivi du nom de sa tribu qui, à partir du IIIe siècle de l’Hégire, a été remplacé par celui de la région, la province ou le pays dont le défunt était originaire, on écrivait donc untel l’Egyptien et ainsi de suite. Cela prouve que, dès lors, les Arabes vivant en Egypte ne se distinguaient plus de la population autochtone.
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Bibliographie
- Etienne Combe, “Inscriptions Arabes du Musée d’Alexandrie”, Bulletin de la Société Archéologique d’Alexandrie 30 (1936): 60-61, no. 5.
- Mona Serry, ed., Bibliotheca Alexandrina: Antiquities Museum, introduction by Ismail Serageldin (Alexandria: Bibliotheca Alexandrina. Antiquities Museum, 2015): 229, 330.
- مصطفى عبد الله شيحة، دراسة تاريخية وأثرية لشواهد القبور الاسلامية المحفوظة بمتحف قسم الآثار بكلية الآداب - جامعة صنعاء (القاهرة: مكتبة الجامعة، 1984).
- خالد عزب، وشيماء السايح، معدون، شواهد قبور من الإسكندرية، تقديم إسماعيل سراج الدين، وزاهي حواس، حوليات المشروعات البحثية 2 (الإسكندرية: مكتبة الإسكندرية، 2007).