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Antiquités Byzantines

Plaque en ivoire représentant Dionysos
© Musée des antiquités de la BA / C. Gerigk Christoph Gerigk

Présentation du departement

La section byzantine du Musée des Antiquités expose une rare collection de pièces ayant été utilisées dans les différents aspects de la vie quotidienne ; et profondément marquées par les caractéristiques de l’art copte. Ce dernier est un art populaire chrétien localement pratiqué en Egypte tendant par principe au symbolisme et à la simplicité. S’étant inspiré de la Bible et ayant représenté des Saints de renom sur le plan local, l’art copte est connu par la représentation humaine bidimensionnelle tout en négligeant complètement celle en trois dimensions. Il fait également usage aussi bien de motifs animaux tel le poisson, de motifs végétaux telles les branches de vigne que de motifs géométriques aux connotations symboliques se rapportant à la croyance même tel le triangle faisant allusion au concept de la trinité de la religion chrétienne.

Ancient Egyptian Kings' list Liste des Empereurs byzantins (PDF)

Equipe byzantine

L’époque byzantine était étroitement liée au Christianisme ayant vu le jour en Egypte dès le Ier siècle apr. J.-C. avec l’arrivée en 61 de Saint Marc l’Evangéliste à Alexandrie pour y prêcher la parole de Dieu. Ayant décidé de quitter la ville en 64, il a nommé Saint Anien pour le remplacer. Après le martyr de Saint Marc, Amien est devenu ainsi le second Pape d’Alexandrie. C’est à Saint Marc qu’a été attribuée la fondation de la première église de la ville sise au même emplacement de l’actuelle Eglise Copte d’Alexandrie.

Selon l’Histoire de l’Eglise Copte, c’est à Saint Marc l’Evangéliste qu’on doit l’instauration en 68 de la première école théologique d’Alexandrie, dite le Didascalée, dont la présidence fut assignée à Justus.

Cependant, le Christianisme souffrait encore à cette époque et jusqu’au IVe siècle de la discrimination païenne devenue de plus en plus sévère sous le règne de Dioclétien (284-305). En effet, Dioclétien a promulgué en 303 un décret contre les Chrétiens qui sera suivi de trois autres autorisant d’arrêter les archevêques, les torturer et exécuter ceux parmi eux refusant d’abjurer. Malheureusement, le lot de l’Egypte était le plus lourd au niveau de tout l’Empire ; et les Chrétiens égyptiens ont tellement souffert que Tertilien a déclaré : « Si tous les martyrs du monde sont mis sur le plateau d’une balance et ceux de l’Egypte sur l’autre, celui des Egyptiens pèsera plus lourd ». Les persécutions et les massacres étaient si austères que les Egyptiens ont appelé cette époque « l’Ere des Martyrs » ; et que l’Eglise Copte a défini comme point de départ de son calendrier, nommé « Calendrier des Martyrs », l’année d’accès au pouvoir de l’Empereur Dioclétien en 284.

Mar Mina le Miraculeux est l’un des Saints les plus connus ayant été persécutés sous le règne de Dioclétien. Un couvent portant son nom se trouve toujours à la région de Mariout à l’Ouest d’Alexandrie.

Conversion de l’Empereur Constantin au Christianisme

Selon Eusèbe de Césarée, la conversion de l’Empereur Constantin Ier au Christianisme remonte au moment où il se préparait pour la guerre contre Maxence proclamé Empereur par la garde impériale de Rome. Etant arrivé aux portes de la ville le 28 octobre 312 et ne l’en séparait que le Pont-Milvius enjambant le Tibre, Constantin a aperçu dans le ciel une Croix lumineuse portant l’inscription : « Par ce signe, tu seras vainqueur ». Il a par la suite ordonné à ses soldats de dessiner le signe divin sur leurs bras et d’en faire leur emblème. Après avoir gagné la bataille et tué son adversaire, Constantin est entré à Rome où il a été accueilli en qualité de maître incontestable de l’Occident.

Promulgation de l’Edit de Milan en 313

Pour rendre hommage au Dieu des Chrétiens, Constantin a promulgué l’Edit de Milan grâce auquel ces derniers ont pu récupérer leurs biens confisqués. Par ledit édit, l’Empereur a proclamé la tolérance envers toutes les religions ; et a mis un terme à plusieurs siècles de persécutions exercées contre les Chrétiens.

Concile de Nicée en 325

Le Concile de Nicée a été convoqué par Constantin afin de rétablir la Confession de Foi, suite aux troubles engendrés par le conflit entre Arius et le Pape Alexandre concernant la divinité du Christ. Le concile a réuni un grand nombre d’ecclésiastiques avec 318 évêques dont la majorité était issue des Etats orientaux, alors que ceux des Etats occidentaux étaient moins nombreux du fait que l’évêque de Rome Pape Sylvestre Ier n’y a envoyé que peu de prêtres pour le représenter. Après maintes discussions et délibérations, le concile a promulgué la Confession de Foi connue sous le nom du Credo de Nicée. Celui-ci a été rédigé par Alexandre Pape d’Alexandrie, son assistant le patriarche Athanase et l’évêque de Césarée.

Fondation du Cénobitisme par Pacôme en 323

Né en 290, Pacôme de Tabennensis s’est converti au Christianisme à l’âge de vingt ans lors de l’accomplissement de son service militaire. Plus tard et après être démobilisé, il menait une vie d’ermite telle qu’elle était initiée par Saint Paul et généralisée par Saint Antoine. Or, Pacôme avait le mérite d’avoir transformé la vie monastique et érémitique en une vie collective très organisée soumise à l’orientation et à des règles bien précises connues sous l’appellation du Cénobitisme. Traduites en langues grecque et latine, les règles du Cénobitisme ont été adoptées en Europe par Saint Benoît de Nursie, souverain pontife de l’Eglise Catholique Romaine.

Au départ, Saint Pacôme s’est retiré dans l’un des temples abandonnés de Sérapis, alors que le premier couvent qu’il a fondé est situé à proximité de Dandarah.

Abolition du Paganisme en 394

L’Empereur Théodose a incité le Sénat romain à abolir par décret officiel le paganisme sous toutes ses formes partout dans l’Empire. Il a également imposé des punitions rigoureuses à tous ceux qui n’adhéraient pas au Christianisme, aux hérétiques et aux athées. C’est à lui que revenait alors le mérite d’avoir instauré le Christianisme religion officielle de l’Etat.

En 324, Constantin a finalement réussi à unifier l’Empire sous son règne après la défaite de Licinius, Empereur de l’Orient. La victoire de Constantin a porté de nouveau secours aux Chrétiens persécutés par Licinius pour le soutien qu’ils apportaient à son adversaire.

Des hérésies et de nouvelles doctrines ont fait leur apparition à l’époque byzantine, dont la plus importante était celle d’Arius. D’origine libyenne, il a fait ses études à Antioche et est devenu prêtre à l’Eglise d’Alexandrie. Ayant exercé sa doctrine dès 318, Arius a été excommunié lors d’une réunion du Concile des Evêques Egyptiens convoquée par le Pape Alexandre.

Concile de Chalcédoine en 451

De nombreux efforts ont été déployés pour inciter l’Empereur à réunir un concile œcuménique à la ville de Chalcédoine – située à proximité de Constantinople – afin de régler définitivement les problèmes théologiques et ecclésiastiques de l’Eglise. Etant convaincu, l’Empereur a fini par convoquer le concile auquel ont assisté 632 évêques, nombre sans précédent dans tous les conciles antérieurement appelés à se réunir.

Les canons du Concile de Chalcédoine étaient d’une importance politique particulière dans l’Histoire de Rome byzantine. C’est au moment où les canons de ce concile étaient considérés comme les fondements de base de la foi chrétienne que l’Egypte et la Syrie ont refusé de les suivre et ont adopté le Monophysisme. Toutes les tentatives menées pendant les siècles ultérieurs pour concilier les deux Eglises et les réunir étaient vouées à l’échec. L’Eglise Egyptienne s’est décidée donc de se séparer des sièges de Rome ; et le premier signe de cette séparation se révèle par l’annulation définitive de l’usage de la langue latine dans la pratique de l’ensemble des rites religieux en Egypte. Le latin s’est vu alors remplacer par la langue copte qui n’est autre que l’ancienne langue égyptienne écrite en alphabet grec après y avoir ajouté sept lettres ne lui faisant pas partie.

Invasion Perse sur l’Egypte en 501

Les Persans ont envahi la Syrie et ont avancé vers l’Egypte en 501, année pendant laquelle le gouverneur romain Augustanius régnait sur le pays. Etant parvenus à traverser le Delta, les Persans ont été toutefois arrêtés par les murs d’Alexandrie qui leur barraient la voie. Craignant son éloignement prolongé de la base militaire et le retard des secours, le chef de l’armée perse a décidé de se retirer. Mais, à cause du siège qu’il a pour longtemps levé autour d’Alexandrie, la ville a sombré dans une grande famine. Or, l’Empereur Anastase (491-518) a accordé un intérêt particulier à la ville et contribué à la restauration de ses édifices publics. Aussi, a-t-il rénové le fameux Phare d’Alexandrie qui a retrouvé sous son règne son aspect prestigieux après tant de siècles de négligence.

Conquête d’Alexandrie en 642 (22 de l’Hégire)

Après la soumission de la Forteresse de Babylone, l’armée musulmane s’est dirigée vers Alexandrie où elle s’est mise en duel avec l’armée romaine qui en est sortie battue. Etant une ville imprenable vu son statut géographique donnant sur la Méditerranée où les Arabes n’avaient aucun navire, Alexandrie n’était plus susceptible d’être assiégée. Ses murs étaient si forts et si élevés qu’il était presque impossible de la pénétrer. Attaqués par les catapultes, les Musulmans ne pouvaient même pas s’aventurer à s’y approcher. Grouillant des dizaines de milliers de soldats, la ville a été livrée par Cyrus aux Musulmans. En effet, après la mort d’Hercule, son fils Constantin III est monté au pouvoir ; et a fait appel à Cyrus de son exil pour le consulter sur les affaires du pays et les moyens de son protection contre les ennemis. Mais, Constantin III est mort peu après ; et son frère Héraclius lui a succédé au pouvoir qu’il partageait avec Constance II. Tous deux se sont mis d’accord à envoyer Cyrus en Egypte pour conclure un accord de paix avec les Musulmans.

Ayant déjà négocié avec les Musulmans à la Forteresse de Babylone, Cyrus a signé un nouvel accord avec eux en novembre 641 permettant d’une part à l’armée byzantine de se retirer d’Alexandrie, aux soldas d’emporter leurs biens et à quiconque des ressortissants romains de quitter la ville dans un délai de onze mois ; et interdisant d’autre part aux Musulmans de porter atteinte aux églises.

Conformément aux termes de l’accord, les Byzantins se sont retirés de la ville le 29 septembre 642 ; et les Musulmans victorieux y sont paisiblement rentrés tout en faisant retentir leurs cris d’exaltation et de louange partout dans la ville. Quant à Cyrus, il est mort en 641, année de l’armistice. Cependant, les Byzantins ne se sont pas attardés à s’emparer en 645 d’Alexandrie qui leur a été de nouveau prise par les Musulmans une année après.

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