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Fragment de paroi de tombe représentant un homme et son épouse

Fragment de paroi de tombe représentant un homme et son épouse
© Musée des antiquités de la BA / C. Gerigk

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Antiquités égyptiennes

Fragment de paroi de tombe représentant un homme et son épouse

Catégorie :
Architecture, décor architectural, reliefs
Date :
Époque pharaonique, Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.)
Lieu de découverte :
Haute Egypte, Louqsor / Louxor (Thèbes)
Matière(s) :
Pierre, calcaire
Longueur :
44 cm;
largeur :
33 cm
Salle :
Antiquités égyptiennes


Description

Fragment de paroi d’une tombe ornée d’un haut-relief représentant le défunt serré tendrement dans les bras de son épouse. Alors que la femme est de carnation jaune pâle, l’homme a une peau brun foncé ; et ce conformément aux traditions artistiques en Egypte antique qui reflètent le fait que les hommes étaient soumis dans leur travail aux rayons du soleil, à l’inverse des femmes qui restaient à l’ombre, notamment celles de la noblesse. L’homme est vêtu d’un pagne court de couleur blanche et coiffé d’une perruque. Il se pare d’un collier autour du cou et de deux bracelets autour de ses poignets. La scène est surmontée d’une inscription hiéroglyphique qualifiant la femme de « bien-aimée ».

La sculpture et la peinture

Apparue à l’aube de la civilisation égyptienne antique, la sculpture était utilisée par les anciens Egyptiens pour orner les parois des édifices, des temples et des tombeaux. Il existait deux types de sculpture : le bas-relief dans lequel l’artiste, à l’aide d’un ciseau, évidait la surface lisse autour du dessin à une profondeur de quelques millimètres. Ce type était employé dans deux cas : les inscriptions hiéroglyphiques et les représentations de personnages. Le second type est le haut-relief dans lequel le ciseau s’employait pour détacher nettement la gravure de la paroi où elle était située. A partir de la IVe dynastie, les deux types se sont répandus dans les chambres funéraires, sur les portes, les linteaux, les piliers, les plafonds ainsi que les parois des temples.

Ces gravures revêtaient des dimensions religieuse et politique. Elles figuraient le roi en tant que guerrier, pratiquant les cérémonies et les rites religieux, et célébrant les fêtes, ou en tant que prêtre soutenu par les dieux. De même, en cas de victoire, elles représentaient les combats militaires. Finalement, elles reflétaient les activités qui se déroulaient dans les temples.

La réalisation de ces gravures nécessitait le travail de toute une équipe et pas d’un seul homme : l’un dessinait, l’autre gravait et le troisième peaufinait l’œuvre avant d’aboutir à sa forme finale.

Le sculpteur représentait le buste et l’œil de face mais la tête de profil, alors que le bas du corps était sculpté à plat, sans épaisseur ni détails. Les lignes étaient raides, le haut du corps étant figé en forme triangulaire alors que le reste du corps et les vêtements formés de lignes géométriques raides.

Les scènes se gravaient de gauche à droite et vice versa. La paroi se divisait en plusieurs parties séparées par des lignes horizontales afin d’exploiter la surface dans la représentation de plusieurs scènes. Les souverains, les dieux, et les propriétaires des tombes étaient représentés en taille plus grande que les autres sur les parois.

Sous le Nouvel Empire, les lignes sont devenues moins raides et les mouvements plus dynamiques, ce qui s’est poursuivi jusqu’à la XXVIe dynastie. Celle-ci a adopté de nouveau les lignes raides comme c’était le cas sous l’Ancien Empire. Cette tendance s’est prolongée jusqu’à l’époque gréco-romaine.

Dans les tombes privées, le propriétaire de la tombe était représenté en compagnie de son épouse devant une table d’offrande, scène qui s’est répétée au fil des époques.

A Thèbes, durant le Nouvel Empire, la peinture, vu sa simplicité, s’est répandue au détriment des gravures qui se sont raréfiées, surtout dans les tombes. D’abord, l’artiste couvrait la paroi d’une couche de stuc puis commençait à dessiner, en utilisant les couleurs avec beaucoup d’habileté. Les couleurs provenaient de ressources végétales et minérales : le rouge et le jaune s’obtenaient de l’ocre rouge (oxyde de fer), le blanc du calcaire et du plâtre pour colorer les habits, le noir du charbon végétal ou de la suie. Les pigments se mélangeaient à la gomme des arbres pour fixer les couleurs. L’artiste a reproduit en peinture les mêmes scènes déjà sculptées ou gravées, telles celles des activités quotidiennes ou des rites religieux pratiqués pour glorifier le défunt.

 

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Bibliographie
  • Zahi Hawass, ed., Bibliotheca Alexandrina: The Archaeology Museum (Cairo: The Supreme Council of Antiquities, 2002): 24-25.
  • Georges Posener, Serge Sauneron and Jean Yoyotte, “Carving”, in Dictionary of Egyptian Civilization, translated by Alix Macfarlane (London: Methuen, 1962).
  • Mona Serry, ed., Bibliotheca Alexandrina: Antiquities Museum, introduction by Ismail Serageldin (Alexandria: Bibliotheca Alexandrina. Antiquities Museum, 2015): 20-21, 314.
  • Ronald Tepnin, “Sculpture: Private Sculpture”, in The Oxford Encyclopedia of Ancient Egypt, edited by Donald B. Redford, vol. 3 (New York, NY: Oxford University Press, 2001): 235-242.
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