Date :
Époque islamique, Époque omeyyade (661-750)
Lieu de découverte :
inconnu
Matière(s) :
Matière non organique, métal, or
diamètre :
1,9 cm;
poids :
4,23 gr
Salle :
Antiquités islamiques, vitrine M2
Description
Pièce de monnaie en or datant de l’époque omeyyade. Elle porte sur l’avers une légende centrale en arabe : « II n’y a de dieu que Dieu, seul et sans associé », encerclée d’une inscription sur le bord : « Mohamed est le messager d’Allah, qui l’a envoyé avec la bonne direction et la religion de la vérité, afin qu’elle triomphe sur toute autre religion ». Il en est de même pour le revers, au centre est inscrit : « Il est Allah l’unique, Allah le seul à être imploré pour ce que nous désirons, Il n’a jamais engendré, n’a pas été engendré non plus », entourée d’une autre inscription circulaire : « Au nom d’Allah, ce dinar a été frappé en l’an 106 ».
Les monnaies islamiques
Les pièces de monnaie constituent un moyen pratique pour faire du commerce par rapport à l’ancien système d’échange, où un bien était cédé contre un autre, connu sous le nom du « troc ». Au temps du Prophète (qu’Allah lui accorde ses grâces et sa paix), les dirhams et les dinars byzantins et sassanides, qui n’avaient subi aucun changement en termes de forme artistique ou de contenu calligraphique, étaient d’usage courant, même dans la récolte du zakat imposé. Cela s’est poursuivi sous le califat d’Abu Bakr As-Siddiq (632-634 apr. J.-C.). Cependant, au temps d’Omar Ibn Al-Khattab (634-644 apr. J.-C.), les musulmans, malgré leur implication dans les conquêtes et les expansions, ont tenu à affirmer leur identité indépendante. Ainsi, les toutes premières monnaies islamiques ont repris les modèles byzantins et sassanides, tout en leur ajoutant des inscriptions arabes, telles que « Dieu Merci » et « Mohamed est le messager d’Allah ». Elles ont également porté les noms des califes Rashidun au lieu du nom de Khosrô.
Les monnaies omeyyades
Les pièces de monnaie échangées au début de l’ère islamique étaient frappées dans des pays non islamiques. Mais au temps du calife omeyyade Abd Al-Malik Ibn Marwan, les dinars sont apparus et ont commencé à être frappés, en l’an 65 de l’Hégire/684 apr. J.-C., sur le modèle des monnaies de bronze byzantines, représentant Hercule et ses deux fils et frappées dans l’atelier monétaire d’Alexandrie.
De même, la vraie évolution des monnaies islamiques s’est amorcée sous le règne d’Abd Al-Malik Ibn Marwan. En l’an 74 de l’Hégire/693 apr. J.-C., un atelier monétaire, relevant de l’autorité du calife et placé sous la supervision des juges, a été créé. La chahada (le témoignage qu’il n’y a pas d’autre Dieu hormis Allah et que Mohamed est son dernier prophète) a été ajoutée aux pièces de monnaie. En plus, l’image d’Hercule et de ses deux fils a été remplacée par l’effigie du calife, encerclée d’inscriptions coufiques. Le calife était représenté sur ces monnaies tenant son épée à la main, symbole de l’imamat et du djihad au nom d’Allah. Vers la fin du règne d’Abd Al-Malik Ibn Marwan (mort en 705 apr. J.-C.), les monnaies sont devenues purement arabes, reflétant les caractéristiques de l’art islamique et libres de toute influence byzantine.
Les monnaies abbassides
Semblables aux monnaies omeyyades, celles abbassides ont continué à être émises en Egypte et à Damas avec les mêmes inscriptions, sauf en ce qui concerne la date de frappe, le nom du calife et la chahada qui ont été ajoutés sur l’une des deux faces de la pièce. Elles se distinguaient par la précision, l’esthétique et l’élégance de ses calligraphies coufiques. Les monnaies islamiques sous les Tulunides et les Ikhchidides ne différaient guère de celles abbassides en termes de forme et de fond, à l’exception du nom du gouverneur d’Egypte qu’on ajoutait à partir d’Ahmad Ibn Tulun.
Les monnaies fatimides
Les monnaies sous le califat fatimide ont connu une évolution majeure sur le plan artistique. Différentes en fond et en forme, les monnaies fatimides étaient riches en inscriptions et en ornements. Elles portaient sur chacun des deux côtés trois cercles enchevêtrés calligraphiés en coufique. Le nom du calife et d’autres inscriptions figuraient sur l’un des deux côtés.
Les monnaies ayyubides
Les monnaies ayyubides étaient tout à fait différentes de toutes les monnaies islamiques précédentes. Elles ne portaient plus la chahada, seuls les noms du calife et du gouverneur d’Egypte y figuraient. De même, elles différaient en termes de conception artistique et de nature des calligraphies coufiques qui ont pris une forme ornementale.
Les monnaies mameloukes
Quant au développement des monnaies islamiques au temps des Mamelouks Baharites, celui-ci a commencé avec l’accession de Chajar ad-Durr, épouse d’As-Salih Najm Ad-Dîn Ayyûb, au trône, en 684 de l’Hégire/1250 apr. J.-C. Ses monnaies portaient comme légende « Bonne reine des musulmans, mère d’Al-Mansur Khalil, prince des croyants », entourée d’une version longue de la chahada « II n’y a de dieu que Dieu, et Mohamed est le messager d’Allah. C’est Lui qui l’a envoyé avec la bonne direction et la religion de la vérité, afin qu’elle triomphe sur toute autre religion ». Cette monnaie est la plus rare de toutes les monnaies, de par le fait que le règne de Chajar ad-Durr n’a duré qu’à peine deux mois. Parmi les sultans mamelouks de cette époque figure Qutuz qui a régné sur l’Egypte et dont la grande victoire sur les Mongols à Aïn Djalout a été documentée sur les monnaies d’or et d’argent. Elles n’ont donc porté que son nom « Al-Muzaffar Sayf ad-Dîn Qutuz » (le vainqueur, le glaive de la religion).
Les monnaies d’Az-Zâhir Baybars sont considérées comme les plus belles de cette époque, vu la précision et la beauté de leurs inscriptions. En ce qui concerne les Mamelouks Burjites, ceux-ci ont installé un nouvel atelier monétaire à Alexandrie, en plus de celui du Caire qui existait déjà.
Les monnaies ottomanes
L’arrivée des Ottomans en Egypte et la chute du sultanat mamelouk ont marqué une nouvelle page de l’histoire des inscriptions sur les monnaies qui avaient complètement perdu leur identité islamique. Elles ne faisaient plus référence qu’au pouvoir en place. Les Ottomans ont supprimé la chahada et les versets coraniques, et les ont remplacés par les titres honorifiques des gouverneurs ottomans, tels que « Sa Majesté victorieuse sur terre et sur les mers ».
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Bibliographie
- Zahi Hawass, ed., Bibliotheca Alexandrina: The Archaeology Museum (Cairo: The Supreme Council of Antiquities, 2002): 133.
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- ديفيد وليام ماكدوال، مجموعات النقود، ترجمة نبيل زين الدين، مراجعة حامد رمضان الجوهري (القاهرة: الهيئة المصرية للكتاب، 1986).