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Œuvres choisies

Vase canope avec couvercle à tête humaine

Vase canope avec couvercle à tête humaine
© Musée des Antiquités de la BA / M. Aly, R. Ali et M. Magdy

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vitrine 8

Vase canope avec couvercle à tête humaine

Catégorie :
Mobilier funéraire, vases canopes
Date :
Époque pharaonique
Lieu de découverte :
Haute Egypte
Matière(s) :
Pierre, calcaire
Hauteur totale: 
32.5 cm;
hateur du vase: 
10.8 cm;
hauteur du couvercle: 
11 cm
Salle :
La vie dans l'au-delà, vitrine 8


Description

Vase canope avec un couvercle portant les traits de « tête humaine », un des fils du dieu Horus.

Les vase canopes de l’époque pharaonique

Quatre vases canopes ont été destinés à conserver les viscères extraits du défunt lors du processus de momification. Les organes ont été placés sous la protection des quatre fils d’Horus, dont les têtes ont constitué les bouchons des vases. C’est ainsi qu’Amset, à tête humaine, a protégé le foie ; Hâpi, à tête de babouin, a été chargé des poumons ; Douamoutef, à tête de chacal a veillé sur l’estomac ; et Kébehsénouf, à tête de faucon, a gardé les intestins. Et pour élever le niveau de protection, les fils d’Horus ont été également associés à quatre divinités puissantes, à savoir (respectivement) : Isis, Nefthys, Nith et Selket.

Initialement, après avoir éviscéré le cadavre, les organes internes ont été enroulés dans des bandelettes en lin et déposés dans un enfoncement ou une fente à l’extrémité sud de la chambre funéraire. De telles fentes ont été repérées pour la première fois dans les tombes de la région de Meïdoum (72 km au sud du Caire) à partir de la IVe dynastie (2613-2494 av. J.-C.). La tombe d’Hétep-Hérès, épouse de Snéfrou (2613-2589 av. J.-C.) et mère de Khéops (2589-2566 av. J.-C.) à Gizeh constitue le plus ancien exemple de coffre canope divisé en quatre compartiments contenant chacune une partie des viscères du cadavre de cette reine.

Les premiers vases canopes ont été trouvés à Gizeh dans la tombe de la reine Mérésânkh III, qui remonte à l’époque de la IVe dynastie, et plus précisément à la période du règne de Mykérinos (2532-2503 av. J.-C.). Depuis lors, ils ont été faits de calcaire ou d’albâtre égyptien et sont apparus régulièrement dans l’Ancien Empire, où leurs couvercles ont pris la forme d’un disque convexe. Ils ont été souvent dépourvus d’inscriptions à l’époque.

Pendant les IVe et Xe dynasties, les couvercles des vases canopes ont commencé à prendre la forme de tête humaine qui semble avoir représenté le défunt, plutôt que les fils d’Horus qui ont été invoqués à travers le texte inscrit sur le récipient.

Avec l’avènement du Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.), trois des quatre couvercles ont été modifiés pour prendre la forme de têtes de babouin, de chacal et de faucon, remplaçant ainsi les visages humains qui y ont été précédemment utilisées ; ce qui a marqué un tournant décisif. Et depuis lors, les récipients ont définitivement incarné les quatre fils d’Horus au lieu du défunt.

La collection des vases exhibée ici date de la Troisième Période Intermédiaire (1096-664 av. J.-C.). Elle ne contient aucune trace de restes humains ; ceci est dû au fait qu’au début de cette période – ou peu avant – les viscères, après avoir été soignés, ont été replacés à l’intérieur du cadavre de la plupart des momies.

Le vase canope est resté en usage par les individus de haut rang bien qu’il ait été laissé vide ; et ce en raison de l’enracinement de l’idée qu’il est devenu si fondamental parmi le mobilier funéraire. Durant la XXIIe dynastie (945-715 av. J.-C.), des modèles aplatis non creusés ont substitué à ces vases.

Les vase canopes ptolémaïques

Seulement quelques vases canopes ptolémaïques nous sont parvenus parce qu’ils ils ont été remplacés par de petits coffres prenant la forme d’un long compartiment privilégié avec des scènes peintes des fils d’Horus, et surmonté d’une figue tridimensionnelle de faucon perché sur ses pattes postérieures.

Le terme « canope »

Le terme canope est dérivé d’une assimilation erronée ; selon certains écrivains de l’époque classique, le marin et héros grec appelé Canopos a été vénéré dans la région d’Abou Qir (Canopos) à Alexandrie sous l’aspect d’une statue prenant la forme d’un récipient à tête humaine semblable à celui destiné à conserver les organes du corps. Les premiers passionnés d’égyptologie ont ainsi établi un rapport d’analogie entre cet objet de vénération et les récipients viscéraux, et ont commencé à qualifier ces derniers de « canopes ». Dès lors, le nom subsiste et les chercheurs l’ont employé à plus grande échelle pour désigner toutes sortes de récipients contenant les viscères retirés lors de la momification dans l’Egypte ancienne.
 


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Bibliographie
  • Sue D'Auria et al., Mummies and Magic: The Funerary Arts of Ancient Egypt (Boston, MA: Museum of Fine Arts, 1988).
  • Aidan Dodson, “Canopic Jars and Chests”, in The Oxford Encyclopedia of Ancient Egypt, edited by Donald B. Redford, vol. 1 (New York, NY: Oxford University Press, 2001): 231-235.
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