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Antiquités Égyptiennes

Statuette d’Isis allaitant Harpocrate
© Musée des Antiquités de la BA / E. Omar Emad El-Din Omar

Présentation du departement

L’Histoire de l’Egypte ancienne a débuté par l’unification de la Haute et de la Basse-Egypte vers 3100 av. J.-C. Cette époque a duré environ 3000 années au cours desquelles les arts et les sciences connaissaient une riche période de floraison et de prospérité. Au fait, le Musée des Antiquités de la Bibliotheca Alexandrina expose des pièces reflétant autant le côté culturel de la civilisation égyptienne que son côté artistique où les anciens Egyptiens ont brillamment excellé.

Aperçu historique

La civilisation égyptienne antique témoigne du génie des anciens Egyptiens et de leur suprématie à cette époque dans les divers domaines, notamment l’édification des monuments sur les façades desquels ils ont enregistré leurs exploits, leur philosophie et les aspects de leur vie quotidienne en textes comme en images, poussés par leur profonde croyance dans le culte de la mort suivie de la résurrection et de l’immortalité.

L’Histoire de l’Egypte pharaonique est constituée de deux périodes : la période prédynastique et la période dynastique subdivisée en 30 dynasties.

L’Epoque Prédynastique

L’époque prédynastique se divise à son tour en deux phases, dont la première s’étend du XXIe au XVIIe millénaire av. J.-C. Elle comprend trois périodes : la période paléolithique, la période épipaléolithique et la période néolithique. Ayant des caractéristiques quasi similaires, l’homme a connu au cours de ces trois périodes la cueillette de même que la chasse ; et a habité les grottes sur les murs desquels il a peint des dessins primitifs illustrant des scènes de pêche ou de chasse de gazelles et de fourmiliers, autres que ceux qui partageaient son milieu tels les éléphants, les autruches et les girafes. Il a également découvert le feu constituant la première révolution civilisationnelle qui ayant adouci son caractère et l’ayant amené de la phase primitive à celle de la pré-civilisation.

Quant à la seconde phase, elle est comprise entre le XVIIe millénaire et l’année 3100 av. J.-C., précédant ainsi directement l’époque dynastique. L’Egyptien y a réalisé la deuxième révolution civilisationnelle consistant à la pratique de la culture, la domestication des animaux, l’apprivoisement de la nature, la fabrication de la poterie et le stockage des marchandises et des graines dans de différents endroits. Il avait recours pour la première fois dans l’Histoire à l’usage de la brique crue ; et a créé de nouvelles communautés à Omari en Basse-Egypte, à Badari et à Gerza en Haute-Egypte ainsi qu’au Fayoum.

La période, qui s’étale entre 4000 et 3500 av. J.-C. s’est intitulée Nagada I et a englobé presque toute la Haute-Egypte.

En ce qui concerne la dernière époque prédynastique nommée l’époque gerzéenne ou Nagada II, elle s’étend de 3500 à 3100 av. J.-C. Au cours de cette période les villages se sont peuplés et se sont transformés en petites cités ; la densité de la population s’est accrue ; l’ancien Egyptien a développé la fabrication de la poterie et a élargi l’usage des pierres.

L’Unification (vers  3100 av. J.-C.)

Le roi Narmer a unifié la Haute et la Basse Egypte ; et a inscrit son nom sur un « serekh », rectangle entourant le nom hiéroglyphique du roi, surmonté d'un faucon symbolisant le dieu Horus. Il a également enregistré sa victoire sur sa fameuse palette intitulée « palette de Narmer ». Les dynasties se sont par la suite succédées ; et selon Manéthon, le célèbre prêtre et historien égyptien, celles-ci se subdivisent en 30 dynasties : allant de 3100 à 332 av. J.-C., c’est-à-dire jusqu’au début de l’époque hellénistique avec la conquête de l’Egypte par Alexandre le Grand.

L’Ancien Empire

Les souverains de cette époqur sont inhumés dans de différents lieux tels Saqqarah et Abydos. A cette époque, la construction des pyramides a commencé et a atteint sa forme la plus parfaite au cours de la IIIe dynastie avec la pyramide à degrés de Djéser à Saqqarah. Cette dernière et le complexe funéraire qui lui est annexé sont conçus par le génial architecte Imhotep, ministre du roi Djéser au moment où Râ était le dieu dominant.

Les travaux de construction se sont poursuivis au temps des Bâtisseurs de pyramides, c’est-à-dire au cours de la IVe dynastie, lors de laquelle se sont édifiées des pyramides hors pair, à savoir ceux de Khéops, Khéphren et Mykérinos, que les anciens Egyptiens ont bâti sur le plateau de Gizeh. Pour la construction de ces monuments, on a utilisé les blocs de calcaire du plateau de Gizeh qui ont été ensuite couverts d’un parement en calcaire de haute qualité extrait des carrières de Toura.

La construction des pyramides a continué jusqu’à la VIIIe dynastie, mais celles-ci n’étaient pas aussi importantes que celles bâties à Gizeh, à Saqqarah, à Abousir ou à Abou Ghorab.

D’après Manéthon, l’Ancien Empire prend fin avec l’avènement de la VIIe dynastie à cause de la faiblesse des souverains de Memphis. L’Egypte est alors gouvernée pour un siècle par des Pharaons originaires de Hiéraconpolis en Moyenne-Egypte.

Les IXe, Xe et XIe dynasties se sont succédées jusqu’au commencement du règne des Pharaons de Thèbes. Connue sous le nom de la première période intermédiaire, cette période de transition est comprise entre 2160 et 2055 av. J.-C.

Le Moyen Empire

Le Moyen Empire débute de la fin de la XIe dynastie et se prolonge jusqu’à la XIIIe dynastie (de 2055 à 1650 av. J.-C.). Avec l’avènement du Moyen Empire, la division du pays prend fin sous le règne de Montouhotep II qui a réussi à l’unifier et faire construire sa tombe à Deir El-Bahari. Il a également établi la centralisation du pouvoir après avoir combattu les souverains de Hiéraconpolis afin de parachever cette réunification.

La XIIe dynastie commence avec l’ascension d’Amenemhat Ier au trône – celui-ci était probablement un ministre au temps d’Imhotep IV dernier roi de la XIIe dynastie. Fondée au Sud de Memphis par Amenemhat Ier, la nouvelle capitale Memphis était connue sous le nom d’Itshtaouy, actuellement Licht. Les rois de cette dynastie ont déplacé leurs tombes de forme pyramidale à Licht (au sud du Caire), ainsi qu'à Lahoun et Hawara (au Fayoum). Mais, lesdites tombes étaient d’une dimension plus réduite que celles des premières, notamment en ce qui concerne la taille et la nature des pierres utilisées. Au cours de cette dynastie, nombre de détails nous sont parvenus au sujet des gouverneurs des régions qui se sont répandues à Beni Hassan, Bercha, Mir et Cao en Moyenne-Egypte et à Assouan en Haute-Egypte.

La XIIe dynastie s’achève par le règne d’Amenemhat IV, après qui la reine Néférousobek est montée au trône. En général, le règne des souverains de cette dynastie se distinguait par la courte durée ; ce qui n’a permis ni l’édification de monuments historiques de valeur ni l’entreprise de campagnes militaires de grande importance.

La seconde période intermédiaire connaît la chute de la XIIe dynastie suivie par le franchissement des frontières égyptiennes par un groupe de tribus pluriethnique nommé « Hyksôs » – nom tiré de l’ancien Egyptien « hekaw khasewet », signifiant littéralement « chefs des pays étrangers ». En 1650 av. J.-C., les Hyksôs se sont attribués la capitale Avaris à l’Est du Delta.

A cette époque, Thèbes est devenue la capitale de la Haute-Egypte ; et les souverains du Sud se sont soumis à l’occupation du Nord par les Hyksôs. Mais, la guerre s’est bientôt déclenchée menée par Apopi et Séqénenrê Taâ ; et s’est poursuivie sous Kamosé ayant atteint avec ses troupes militaires Avaris le fief des Hyksôs. Et avec l’ascension d’Ahmosis Ier fils de Séqénenrê Taâ sur le trône, les Hyksôs se sont définitivement expulsés hors de l’Egypte.

Le Nouvel Empire

Il débute par la XVIIIe dynastie et s’étend jusqu’à la XXe, c’est-à-dire de 1550 à 1069 av. J.-C.

Après la victoire d’Ahmosis Ier, l’Egypte a vécu une des nouvelles ères de l’unification. Il a établi un centre pour la vénération d’Abydos ; effectué des travaux d’agrandissement au temple de Karnak ; et restauré le temple de Montouhotep à Deir El-Bahari.

A Ahmosis Ier ont succédé des souverains tels Thoutmôsis Ier et Horemheb qui ont mené plusieurs guerres expansives, afin de supprimer tout danger externe menaçant la sécurité du pays.

Thoutmôsis Ier a fait construire la première tombe royale à la Vallée des Rois ; suivi par Thoutmôsis II qui s’est alors marié avec Hatchepsout ayant détenu les rênes du pouvoir à la suite de sa mort ; et ce en profitant du jeune âge du roi Thoutmôsis III ayant officiellement accédé au trône. Le temple qu’elle a fait édifier demeure jusqu’à nos jours-ci un des plus beaux temples égyptiens du point de vue architectural.

A Thoutmôsis III ont succédé Amenhotep III, puis Amenhotep IV connu plus tard sous le nom d’Akhénaton et ayant provoqué une révolution religieuse sans pareille dans toute l’Histoire pharaonique par l’imposition d’un culte religieux basé sur le monothéisme. Il a de même transféré la capitale à Akhetaton, l’actuelle Tell El-Amarna.

Après le décès d’Akhénaton, son fils Toutânkhamon est monté au pouvoir. Il a rétabli la situation ; effectué des restaurations aux temples d’Amon en tentative de réconciliation ; restauré également les statues et les textes que les ouvriers d’Akhénaton avaient endommagés. Après sa mort, Toutânkhamon est inhumé dans sa tombe à la Vallée des Rois. Considéré comme chef militaire de grand mérite,  Horemheb lui a succédé ; et a conduit l’armée vers les territoires voisins pour étouffer  les frondes et confirmer la souveraineté de l’Egypte.

Ayant succédé à Horemheb, Ramsès Ier a fondé la XIXe dynastie à la tête de laquelle l’a suivi son fils Séthi Ier.

Sous le règne de Séthi Ier et son fils Ramsès II, plusieurs campagnes se sont entreprises contre des peuples étrangers, dont la plus importante est celle de Qadesh menée contre les Hittites. Ramsès II n’en a remporté qu’une modeste victoire, mais les deux parties sont parvenues à conclure le premier traité de paix connu au monde.

Ramsès II a laissé de nombreux monuments à la postérité ; et s’est fait construire une résidence baptisée « Per Ramsès », autrement dit la maison de Ramsès, à l’Est du Delta près d’Avaris la capitale des Hyksôs. Après la mort de Ramsès II, les souverains se sont succédés sur le règne du pays ; et ont poursuivi le même régime militaire et politique expansif qu’il a adopté.

Le Nouvel Empire s’est achevé par le décès de Ramsès XI, mort sans avoir mené à terme la construction de sa tombe. Une division s’est produite au sein du pays entre le Nord et le Sud ; et l’Egypte est passée à la troisième période intermédiaire.

La Troisième Période Intermédiaire

Elle s’étend entre la XXIe et la XXVe dynastie (1069 à 664 av. J.-C.). Le premier souverain de cette période nommé Smendès a gouverné depuis Tanis au Nord-Est du Delta, alors que Piânkh a régné au Sud. A cette époque, des titres religieux se sont attribués aux souverains en fonction de leur service auprès d’Amon ; et ce pour donner une teinte religieuse aux souverains et à leur capitale.

Le Nord et le Sud se sont alliés par des rapports de mariage et de lignage, dans une tentative de réunification et de confirmation de leur attachement au temple d’Amon. D’après ce qui est dit, les souverains de la XXIIe dynastie étaient d’origine libyenne et ont contribué à la réforme de la royauté à Thèbes ; et ce par la mobilisation des troupes égyptiennes en vue d’entamer des campagnes militaires. A cette époque, l’Egypte était constituée de petits états. Cependant, des cités telles Tanis, Thèbes, Héracléopolis et Saïs ont gardé leur statut de centres d’importance majeure.

La division et l’affaiblissement des affaires internes du pays ainsi que sa politique externe se sont poursuivis de la XXIIIe à la XXVe dynastie. A la fin du 8ème siècle av. J.-C., une nouvelle lignée de rois nubiens de Kouch a envahi l’Egypte. Ils ont d'abord été acceptés comme légitimes par Thèbes, puis leur pouvoir s'est répandu dans tout le pays formant ainsi la 25ème Dynastie. Ensuite, vers la fin du 7ème siècle av. J.-C., les Assyriens, après une tentative infructueuse, ont réussi ont capturé la cité de Memphis. Le roi Taharqo s'est enfui en Nubie. Mais juste après le départ des Assyriens, et leur remise du pouvoir à des dirigeants subordonnés au Delta, Taharqo est revenu et a repris le contrôle.

La Basse Epoque

Les Assyriens ont de nouveau envahi l'Égypte et évincé Taharqo. Plus tard, les Nubiens, sous Tanutamani, le fils de Taharqo, ont tenté de reprendre le pouvoir. Ils réussirent temporairement, mais la machine de guerre assyrienne revint et le bannit en Nubie, assumant ainsi leur pouvoir du Delta jusqu'à Thèbes, qu'ils pillèrent. Psamtek, chef de Sais dans le Delta, avait refusé de soutenir les Nubiens, et a donc été nommé l'un des dirigeants vassaux lorsque les Assyriens se sont à nouveau retirés. Psamtik a pu profiter de ce poste pour atteindre le règne de tout le pays, et l'Égypte a été réunie pour la première fois en quatre cents ans.

La vingt-sixième dynastie fut une période de renouvellement mais aussi de retour aux traditions anciennes. Les contacts avec l'Europe se sont intensifiés lorsque des centres commerciaux grecs ont été établis dans le delta et que des mercenaires grecs ont été recrutés dans l'armée. Plus d'un siècle de paix relative a apporté la prospérité et, pour la première fois depuis des siècles, l'Égypte a pu maintenir son unité et son indépendance. Cependant, cela n'était pas destiné à durer.

Le roi perse Cambyse a envahi l'Égypte en 525 av. J.-C., et l'Égypte est devenue une partie du vaste empire perse. Les rébellions locales ont été suivies d'une répression sévère. Ce n'est qu'en 404 av. J.-C. que le pays fut de nouveau libre sous les dirigeants indigènes de la 28ème à la 30ème dynasties. Ce bref intermède, marqué par une augmentation des activités de construction, a pris fin lorsque les Perses ont réussi à reprendre le pays en 343 av. J.-C.

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