Résumé de la conférence "Triade d’Alexandrie"

22 juillet 2011

Après la conquête macédonienne, l’Egypte est devenue un royaume hellénistique unifié et homogène à la tête duquel régnait une dynastie ptolémaïque. Des milliers de soldats, d’artistes, de poètes et de savants grecs y sont arrivés pour s’établir. C’est pourquoi, les souverains ptolémaïques se sont intéressés à grouper en un tout cohérent les éléments communs pouvant réunir les différentes classes du royaume naissant, dont la religion ; ce qui a poussé Ptolémée Ier Sôter, premier souverain des Ptolémées, à rassembler les deux autres éléments sociaux d’Egypte dans la nouvelle Trinité divine réunissant aussi bien les divinités égyptiennes les plus célèbres adorées par les anciens Egyptiens à travers des millénaires que les traits distinctifs de la religion grecque. Et pour ce faire, il a constitué un comité religieux ayant parmi ses membres le prêtre égyptien Manéthon et le prêtre grec Timothée. Ainsi, la nouvelle Trinité verra-t-elle le jour avec pour siège social la cité d’Alexandrie, capitale de l’Egypte ptolémaïque ; et à la tête de laquelle venait le dieu syncrétique gréco-égyptien Sérapis qui n’est autre que la représentation d’Osiris, l’une des plus importantes divinités égyptiennes vénérées par l’ensemble des classes du peuple égyptien étant dieu de l’Au-delà. Par conséquent, il était fort aisé de persuader les Grecs que ce dieu pouvait représenter Dionysos ou Zeus même. Le nouveau dieu était reproduit sous deux formes : l’une animale imaginée par les Egyptiens dans leur croyance et l’autre humaine imaginée par les Grecs. La deuxième personne de la Trinité divine était la déesse égyptienne Isis, autrement nommée la déesse-mère. La dernière personne, quant à elle, en était l’enfant Horus, le dieu égyptien représenté sous une nouvelle forme grecque et connu sous l’appellation d’Harpocrate. Ceci dit que les Ptolémées ont parfaitement réussi à travers cette Trinité à concilier les croyances égyptiennes avec celles de la Grèce ; et par la suite garantir la loyauté politique ainsi que la mise en marche de la roue de la production.