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Œuvres choisies

Statue d’Euthenia

Statue d’Euthenia
© Musée des Antiquités de la BA / M. Aly

Statue d’Euthenia

Catégorie :
Sculpture en ronde-bosse, statues, statues humaines / dieux et déesses
Date :
Époque gréco-romaine, époque romaine, IIe siècle apr. J.-C.
Lieu de découverte :
inconnu (don du Baron Charles de Menasce au Musée Gréco-romain en 1936)
Matière(s) :
Pierre, marbre
Hauteur :
40 cm;
Longueur :
60 cm;
largeur :
18 cm
Cet objet a été exposé temporairement au Musée des Antiquités de la Bibliotheca Alexandrina dès 2008. L’objet a été retourné au Musée gréco-romain d’Alexandrie le 16 août 2022.


Description

Tenant la fleur de lotus à la main droite et une situle contenant l’eau sacrée du Nil à la main gauche, la déesse Euthenia est représentée dans cette statue étendue sur son côté gauche appuyant son bras sur un sphinx, symbole de l’Egypte. Elle est vêtue d’un chitôn noué entre les seins du nœud typique de la déesse Isis et ses cheveux lui tombent en boucles sur les épaules ressemblant toujours à la coiffure de cette dernière. Euthenia est entourée de huit enfants faisant allusion à la moitié des seize coudées
(0,52 m. chacune) de la crue du Nil nécessaires à une moisson abondante.

Euthenia

D’origine alexandrine, Euthenia est une déesse qui incarne le métissage des deux religions égyptienne et romaine. Au fait, à l’époque romaine, le dieu Nilus symbolisait la jeunesse et l’eau du Nil, alors qu’Euthenia représentait les terrains agricoles irrigués par l’eau du Nil. Quelques écrivains l’ont considérée comme étant la fille du dieu Nilus de même que le symbole de la croissance et la félicité ; et à l’époque romaine, elle est devenue son épouse.

Les statues d’Euthenia ont connu une large expansion au cours des deux époques ptolémaïque et romaine ; et elles ressemblaient beaucoup à celles du dieu Nilos en ce qui concerne la forme et les attributs tels la corne d’abondance et les épis de blé. Elle était généralement représentée étendue à la manière romaine et enveloppée d’un vêtement entrouvert comme si elle recueillait l’eau du Nil. Coiffée d’un calathos ou d’épis de blé, Euthenia était parfois appuyée sur un hippopotame et d’autres fois sur un sphinx ou un petit éléphant.

La déesse Euthenia a connu une grande renommée après avoir frappé la monnaie alexandrine dès les années 11 – 10 av. J.-C. En revanche, son effigie et son nom figuraient sur les premières pièces de monnaie alexandrine frappées par Auguste bien avant les années 11 – 10 av. J.-C. Vers la fin du règne de l’Empereur Antonin le Pieux (138 – 161 av. J.-C.) ayant conduit les travaux de restauration du Phare d’Alexandrie au cours de la huitième année de son mandat, une nouvelle représentation de la déesse Euthenia est apparue sur les pièces monétaires étant ainsi devenue déesse de la navigation.

Déesses en relation avec Euthenia

La relation entre la déesse Euthenia et la déesse égyptienne Isis est basée sur la fonction de l’irrigation de la terre par l’eau du Nil remplie essentiellement par la déesse Isis qui a été par la suite partagée par Nilus dieu du Nil et Euthenia déesse de la terre arrosée par l’eau sacrée du Nil. Aussi, y a-t-il de forts rapports entre Euthenia et Déméter, à l’origine déesse du blé devenue plus tard celle de l’agriculture et des moissons. Egalement identifiée à Tyché déesse de la fortune, Euthenia était parfois représentée entourée de deux barques et étendue tenant d’une main des épis de blé et de l’autre le sceptre du pouvoir.


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Bibliographie
  • Achille Adriani, Divagazioni intorno ad una coppa paesistica del Museo di Alessandria, Documenti e ricerche d'arte alessandrina 3-4 (Rome: L'Erma di Bretschneider, 1959): 31ff, pls. 46, 133.
  • Soheir Bakhoum, Dieux égyptiens à Alexandrie sous les Antonins: Recherches numismatiques et historiques, preface by André Laronde (Paris: CNRS Éditions, 2002).
  • Fekri Hassan et al., eds., Alexandria Graeco-Roman Museum: A Thematic Guide (Cairo: National Center for Documentation of Cultural and Natural Heritage; The Supreme Council of Antiquities, 2002): 123.
  • Patrizio Pensabene and Eleonora Gasparini, “The Trade in Small-Size Statues in the Roman Mediterranean: A Case Study from Alexandria”, in ASMOSIA X: Proceedings of the Tenth International Conference of ASMOSIA (Association for the Study of Marble & Other Stones in Antiquity) Rome, 21-26 May 2012: Interdisciplinary Studies on Ancient Stone (Rome: L'Erma di Bretschneider, 2015): 101-108.
  • Dietrich Wildung and Günter Grimm, eds., Götter und Pharaonen: Roemer- und Pelizaeus-Museum, Hildesheim, 29. Mai-16. September 1979 (Mainz: Philipp von Zabern, 1979): no. 144.
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